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COMBIEN ÇA COÛTE ?

À l’heure de négocier le ralliement des Eduens à César, faisons un point financier pour comprendre les ordres de grandeur de l’économie au Ier siècle avant JC.

40 millions de sesterces par an : c’est le tribut prélevé sur la Gaule par Jules César, au terme de la guerre. On peut imaginer que c’est une partie non négligeable du PIB gaulois de l’époque.

 

A l’autre bout de la chaîne, un ouvrier romain gagne environ 1 000 sesterces par an. Si on estime à 20 000 € un salaire annuel d’ouvrier français, alors on peut en déduire qu’un sesterce = 20€. Et qu’un demi de bière coûte environ 0,13 sesterce.

 

Un légionnaire gagne un peu moins qu’un ouvrier romain, mais il peut aussi compter sur le butin du pillage. 

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Les lois de la guerre romaines veulent que le butin d’une ville qui se rend aille aux officiers romains qui ont négocié la reddition. Au contraire, si la ville est prise par la force, le butin va aux hommes de la troupe. Ce système provoque régulièrement des pressions des légionnaires pour passer à l’attaque, y compris lorsque c’est inutile ou dangereux. Et les officiers n’ont pas toujours moyen de réfréner leurs ardeurs, s’ils veulent conserver leur popularité…

 

Les mercenaires, quant à eux, toucheraient environ 500 sesterces pour une campagne.


 

LES FINANCES À ALÉSIA


731 monnaies gauloises de l’époque ont été retrouvées à Alésia. Parmi elles, 20% sont arvernes, faisant de cette tribu la mieux représentée financièrement. C’est la seule fois où on retrouvera des pièces arvernes en dehors de leur zone d’émission, attestant de l’engagement massif de ce peuple dans l’évènement qui l’a conduit à 250 kms de ses frontières.

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Statère arverne en or au nom de Vercingétorix
Œuvre appartenant au Musée des Beaux-Arts de Lyon Photographe Alain Basset, CC BY-SA 4.0

Puis on trouve aussi des monnaies des Eduens, des Sénaques, des Sénons, des Bituriges, et d’au moins 13 autres tribus. 

 

Et aussi… 2 pièces en bronze à l’effigie de Vercingétorix, qui ont longtemps questionné les scientifiques, car elles sont à l’image caractéristique des pièces d’or, mais le métal ne correspond pas. Sans doute ont-elles été frappées pendant le siège, où le métal précieux venait à manquer. Elles auraient été échangeables contre leur réplique en or si les choses avaient mieux tourné.

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Côté romain, 149 monnaies républicaines ont été retrouvées à Alésia, datant de -211 à -54. Elles sont presque exclusivement en argent : la solde des légionnaires était payée en deniers d’argent. On pourra s’étonner de l’ancienneté de certaines pièces, qui s’explique par le fait que les Romains ne frappent plus de nouvelles pièces pour payer la troupe depuis Sylla (mort en -78), ce qui conduit à un fort brassage chronologique dans les caisses de la légion.


Voilà, vous avez maintenant une idée plus claire des ressources financières des Romains en campagne, et une idée du coût de la vie pour ne pas vous faire entuber lors des négociations avec les Eduens !

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