
GUERRE DES GAULES :
LE VIETNAM ROMAIN ?
Pour vous aider à conseiller Jules César au mieux dans son repli à l’été -52, voici un peu de contexte !
En -58, quand Jules César se lance à la conquête des Gaules, il est proconsul de Gaules transalpine et cisalpine : la côte méditerranéenne gauloise et la vallée du Rhône. Son prétexte : 200 000 Helvètes ont entrepris de traverser la Gaule d’Est en Ouest, jusqu’en Saintonge, pour se protéger des raids germains. Ils doivent passer par les territoires romains, et risquent de s’y livrer au pillage pour se ravitailler sur la route.
Les Helvètes sont aussi soupçonnés de vouloir rétablir un pouvoir monarchique gaulois, en s’alliant avec les Eduens et les Séquanes, eux-mêmes alliés des Romains. 😵
De son côté, Jules César ambitionne de prendre les rênes de la République romaine, et cherche un ennemi à écraser pour assurer son prestige interne. Il joue alors sur un système d’alliances mouvantes avec les tribus gauloises, se faisant et se défaisant au gré des conquêtes.

Il soumet d’abord les Helvètes et les Germains, fixant au Rhin la frontière entre Gaule et Germanie. Puis vient le tour des Belges. En -56, une coalition armoricaine est matée en Bretagne, puis l’Aquitaine est soumise à son tour. En -55, les Romains traversent la Manche et le Rhin. Les campagnes romaines remportent des victoires éclair, mais qui tardent à se consolider dans le temps.
En effet, les légions sont cantonnées dans leurs campements l’hiver, et l’impôt nouveau pèse sur les régions conquises. Ainsi, les combats reprennent régulièrement en Gaule : Belges, Carnutes, Sénons se révoltent encore en -53.
Cette année-là, Rome subit une lourde défaite à l’autre bout de son empire, contre les Parthes. Le pouvoir central vacille, en pleine transition politique. Quand il apprend que des marchands romains ont été massacrés à Orléans, Vercingétorix prend l’étendard du parti anti-romain, ce qui est vécu par César comme une double trahison :
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celle des Arvernes, en paix avec Rome depuis 70 ans,
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et celle d’un ancien capitaine, Vercingétorix ayant servi comme "otage" ou auxiliaire gaulois dans l’armée romaine.
A la tête d’une petite troupe, Vercingétorix parvient à se faire nommer Roi des Arvernes. Dans l’oligarchie gauloise, c’est un séisme politique qui lui vaut d’être rejoint rapidement par de nombreuses tribus. Parallèlement, il harcèle l’armée romaine par la guérilla et la politique de la terre brûlée, menaçant constamment l’approvisionnement des légions romaines.
Reconstitution de combat entre Gaulois et Romains au MuséoParc Alésia.
Conscient de la supériorité romaine dans des batailles rangées, Vercingétorix expérimente la tactique de l’”abcès de fixation” : il s’agit de fixer l’ennemi sur un point choisi, puis de l’anéantir par une aide extérieure. C’est cette manœuvre qui lui fait toucher du doigt la victoire au printemps -52, à Gergovie, chez lui. Mais César se retire à temps, et part reconstituer ses forces chez les deux seules tribus alliées qu’il lui reste en Gaule : les Rèmes (Reims) et les Lingons (Langres).
Vercingétorix en profite alors pour attaquer la Provincia romaine au sud de la Gaule, obligeant César à traverser une Gaule hostile pour la secourir.
Et voilà où on en est…